Mère Geneviève Gallois

Noel Alexandre, historien, (Paris, 1929) est l'auteur d'une étude importante consacrée à la vie et à l'œuvre d'Amedeo Modigliani, à partir des éléments biographiques et des dessins inédits réunis par son père, le docteur Paul Alexandre. Publié aux éditions du Fonds Mercator sous le titre «Modigliani inconnu, Documents, dessins et témoignages inédits de la collection de Paul Alexandre »cet ouvrage accompagna l'exposition du même nom pendant son parcours mondial (1993- 1996) et fut traduit en six langues. Il bouleverse complètement les idées répandues sur Modiglani pour la période 1834 à 1914.

Recompensé par le prix Charles Blane de l'Académie française (1891)

Le livre « Mère Geneviève Gallois. Bénédictine, peintre, graveur, verrier » procède de la même source.

Le docteur Paul Alexandre découvrit l'art de mère Geneviève en 1931, quatorze ans après son entrée dans l'ordre des bénédictines de Saint-Louis-du-Temple. Il s’ensuivit entre le docteur et la religieuse une relation épistolaire, toute de respect et d’amitié ou l’art et la religion sont les préoccupations dominantes.

Comme pour l'étude sur Modigliani ce sont les archives de son père qui constituent l’une des principales sources de Noël Alexandre dans l'exploration du monde artistique et religieux de mère Geneviève.

La découverte bouleversante d’un authentique génie artistique.

Mère Geneviève (née Marcelle Gallois en 1888, décédée en 1962) redécouvre sa vocation artistique à travers sa rencontre épistolaire avec Paul Alexandre qui, comme ce fut le cas pour Modigliani, s'est révélé pour elle un ami et un guide.

Déja, jeune artiste issue des Beaux-Arts à Paris, elle s’était affirmé comme une surdouée passionnée de dessin, encore a la recherche de son style ~ elle est proche de Toulouse-Lautrec - mais promise à un bel avenir. Athée et anticléricale, elle subit en 1917 une conversion fulgurante qui, après lui avoir fait franchir le seuil du cloître, semblait devoir la couper du monde de l'art à tout jamais. C'était sans compter avec la force persuasive de Paul Alexandre qui, sur d'être en présence d'un talent exceptionnel, pendant vingt ans sera le seul à la comprendre, à lui commander des œuvres, à l'encourager. Se révèle alors en elle un nouveau génie créateur nourri de mystique chrétienne, qui s'invente un style expressionniste d'une originalité absolue et d'une force inégalée. La rencontre entre la foi et l'inspiration artistique engendre chez mère Geneviève un ensemble de chefs d’œuvre dans des disciplines aussi diverses que la peinture, le dessin, la gravure et l'art du vitrail.

Paul Alexandre la fait découvrir à Marie Laurencin, dont l'admiration s'impose dans le message de soutien qu'elle communique à ses amis influents - Rose Adler, Hervé Bazin, André Billy: «tout pour mère Geneviève.»

Message entendu par un petit nombre d'élus, car mère Geneviève appartient à cet autre monde, invisible, à l'abri des regards publics, loin du commerce de l'art. C'est le privilège de ce livre d'en faire la révélation pour tous.