Le voyage de noces de deux Namurois en 1897
120 pages – Format : 22 x 22 cm
Papier : couché demi-mat 150 grammes
Impression en bichromie
Cousu au fil de lin
Couverture carton illustrée avec pelliculage mat
Auteurs: Sylvette Bouchat, Pierre-Paul Dupont
Archives Photographiques Namuroises IX
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Le voyage de noces au 19ème siècle
L’histoire des voyages est à la mode. Elle a produit ces dernières années une abondante littérature et notamment une vaste synthèse de Sylvain VENAYRE, Panorama du voyage, 1780-1920 (2012) (1. L’auteur consacre quelques pages au voyage de noces où il brosse à grands traits l’originalité et la spécificité de ce nouveau type de voyage : « C’est aux alentours de 1870 que l’on se met à parler de « voyage de noces »(2). Jusque là les voyages d’affaires, d’étude, d’exploration ou de découverte étaient réservés aux hommes.
A la fin du 19ème siècle, le développement de l’industrie du tourisme ouvre l’accès du voyage aux femmes. La grande nouveauté c’est que le mari voyage désormais avec son épouse. Il est bien entendu que la femme ne peut voyager seule :elle doit être protégée, encadrée, initiée.
Le voyage de noces est avant tout un voyage initiatique : initiation à la vie sexuelle –la nuit de noces échappe au contrôle des parents- initiation à la vie en couple, découverte du conjoint. Mais aussi partage du plaisir de découvrir de nouveaux lieux, de nouvelles sensations, de nouvelles émotions. Pour la jeune bourgeoise jusque là hyper- protégée qui a tout à apprendre de la vie c’est une rupture.
La présence de la femme fait que le voyage doit se dérouler dans les meilleures conditions, il est impensable sans confort. Les guides Baedeker recommandent en effet : « En voyageant avec les dames, on choisira toujours un des premiers hôtels, un homme seul se tire d’affaire partout »(3). Le voyage de noces reste réservé à une élite bourgeoise qui a les moyens de s’offrir le luxe des meilleurs palaces à Paris ou des meilleurs hôtels en Suisse ou en Italie. Les agences de voyage proposent aux jeunes mariés des voyages de noces de dix à quinze jours dans des conditions luxueuses ou plus modestes selon une échelle de confort qui permet de distinguer les couples modestes de ceux de l’élite.
Le voyage de noces dont on retrace ici l’histoire s’inscrit parfaitement dans ce contexte. Le mari qui est plus âgé et qui a déjà voyagé prend l’initiative : c’est lui qui écrit, qui raconte, qui photographie. Son épouse est l’objet de tous ses soins et de la sollicitude de toute la famille. Son père s’inquiète s’il ne reçoit pas de ses nouvelles : « Tu vois, elle nous a déjà oubliés ».. Si la rupture avec la famille est sensible, le contact reste néanmoins permanent grâce à l’incessant échange de correspondance entre les mariés, les parents et les amis. Le désir de faire partager par leurs proches les plaisirs de leurs découvertes est omniprésent. Le voyage organisé par une agence est très soigneusement préparé. Les hôtels retenus sont de premier ordre et les contraintes sociales sont perceptibles « on dîne le soir en toilette ».Le voyage est aussi très fatigant : train, bateau, voiture (tirée par des chevaux), longues journées où il faut tout voir « nous arrivons fourbus à l’hôtel le soir » et le mari ne cesse de vanter le courage de sa chère petite épouse qui résiste « à un voyage fait dans de telles conditions ». Il tient aussi à rassurer « nous sommes en bonne santé » même s’il fait trop chaud, ou trop froid et qu’il pleut. Il précise aussi qu’ils ne courent aucun danger, ils sont prudents, il n’y a aucun souci à se faire, tout ceci pour prévenir l’inquiétude des parents pour lesquels ce voyage est une aventure, même s’il est réalisé dans les meilleures conditions pour l’époque.
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